Entreprendre… ou R’entreprendre ? Dans un contexte économique moins favorable à l’entrepreneuriat, le repreneuriat apparaît comme une alternative responsable à la création d’entreprise pour tous ceux ayant soif d’investir, mais d’investir autrement.
93% des entreprises en France sont des TPE/ PME valorisées à moins d’un million d’euros.
50% de ces TPE et PME seront à vendre dans les 10 prochaines années pour des raisons de recrutement et de tensions d’approvisionnement freinant leur croissance.
Reprendre, même « recycler » une entreprise au lieu de la laisser disparaître c’est une démarche engagée, porteuse de projets, permettant de consolider des petites entreprises fragilisées dans l’environnement actuel.
Mais c’est également une démarche présentant moins de risques pour le repreneur : un chiffre d’affaires existant, une entreprise opérationnelle, un financement facilité par un historique de l’activité existante.
En somme, reprendre c’est ouvrir la porte à l’entrepreneuriat pour tous.
Mais reprendre comment ? Reprendre dans quoi ?
Y a-t-il une corrélation entre la croissance des cessions d’entreprises et leur secteur d’activité ?
La crise sanitaire de 2020 a bouleversé l’écosystème classique de l’entreprise en touchant tous les secteurs, allant des petits commerces aux géants de l’industrie, en passant par le secteur tertiaire. Certains domaines ont souffert d’une croissance extrême dans les cessions d’entreprise, notamment la restauration, le commerce de détail, le BTP, et la formation. D’autres ont pâti du ralentissement économique au moment où la croissance était cruciale : l’e-commerce, les nouveaux secteurs issus du digital où l’accessibilité de la création de ce type de structure appelle à un besoin de consolidation.
Le but principal du repreneuriat, c’est bien de faire grossir les plus petites entreprises.
Y a-t-il des secteurs abandonnés sur le marché de la cession ?
Pas vraiment. Les secteurs moins propices à la cession, ou présentant moins de TPE/PME restent intéressants pour les repreneurs ayant un profil plus « corporate », dans un but d’absorption de concurrents, d’élargissement de leur portefeuille, ou de croissance continue.
Le secteur d’activité d’une entreprise est dès lors bel et bien corrélé à la croissance des cessions, mais ce n’est pas un frein. Les secteurs subissant moins de cessions nécessitent un type de reprise particulier, à prendre comme un investissement toujours mais surtout comme une manière de réorienter, à l’aide de l’expérience et de la vision du repreneur, une entreprise dans une direction lui donnant le « coup de boost » qu’elle attendait.
Mais alors…
Y a-t-il un profil idéal de repreneur ?
Il n’existe pas de profil idéal de repreneur, il existe en revanche des associations idéales entre une typologie de profils et une typologie d’entreprises. Deux éléments sont structurants pour définir un profil repreneur : la motivation, et l’expérience.
Il est crucial pour un repreneur d’avoir un projet à cœur pour relever une entreprise et participer à sa croissance et à son développement. C’est la motivation, un critère commun à tous les mordus de nouveauté, de projets innovants.
L’expérience définit ensuite la typologie d’entreprises à viser. En effet un profil plus junior s’orientera vers la création d’entreprise, ou vers les plus petites structures à reprendre. Tandis qu’un profil sénior disposera des clés pour éviter les erreurs managériales majeures dans les structures plus importantes.
Le projet propre à chacun en fonction de la motivation, du profil, de la vision de l’entrepreneur, définit la direction et le succès de la reprise.
Mais…
Peut-on réellement tout changer dans une entreprise ?
Deux types de cession existent.
Le restructuring intervient dans le cadre d’une procédure collective (reprise en redressement). Il s’agira de changements rapides, de choix stratégiques à évaluer au cas par cas. Un changement d’organisation radical est envisageable pour optimiser les processus au sein de l’entreprise, réorienter la vision managériale, redéfinir les outils et les ways of working. Cependant, l’activité de l’entreprise restera dans le cadre de son objet social, plus ou moins large selon les cas.
Les cessions hors procédures collectives ne permettent pas de tout changer, ou du moins pas d’un seul coup. Le repreneur mettra en place un processus d’identification des points faibles, et définira une feuille de route de mutation progressive vers un modèle de croissance et de consolidation.
Un R’entrepreneur s’orientera vers une reprise en redressement pour plus de flexibilité, de liberté. En effet une entreprise en difficulté mais toujours opérationnelle ouvre un large champs des possibles à tous profils d’investisseurs à condition d’être accompagné.
Si reprendre une entreprise occasionne davantage de coûts qu’une création car demande un apport personnel en proportion plus élevé, reprendre en redressement est une réelle opportunité financière. A ceci se rajoute l’aspect plus confidentiel du marché du redressement qui rend les « belles affaires » moins concurrencées.
En bref,
Les différentes formes de reprise d’entreprise ouvrent la porte à des profils plus diversifiés, les frontières entre les profils et les types de cessions sont de plus en plus poreuses.
Les critères de succès lors d’une reprise d’entreprise sont cependant clairs :
- Identification des points d’amélioration dans l’entreprise cible
- Association d’un profil et d’une typologie d’entreprise pour un maximum de synergies
- Définition d’une feuille de route détaillée de transformation (objectifs clairs, leviers de transformation, besoins financiers et d’expertise, investissements et retours)
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